Visites
 

Mardi 28 Aout 2007

Bonjour à toutes et à tous !
J-60 ! : Bon, où sont mes tongues ?! Ca se précise… 2 mois avant le grand voyage ! D’ailleurs, les préparatifs battent leur plein. Cela ne s’improvise pas un tour du monde, pas de place pour la légèreté ; il faut de la rigueur et de l’organisation. Là, par exemple, on bosse dur sur l’organisation de notre fête de départ. La thématique est déjà trouvée, ce sera une « Yellow » (adj. anglais : jaune, faire une yellow : peu usité, consiste à faire une grande fête basée sur les thèmes développés dans un vieux nanard dénommé « Brice » qui probablement ne fait rire que les déjantés comme nous…) Ah… toi aussi tu as ri ?!
Je t’ai cassé ! Bref, la thématique est toute indiquée quand on projette de se « casser ». Ah, au fait ça vous dirait de… pas venir. J’t’ai encore cassé ! @ bientôt…

Vendredi 7 Septembre 2007

« Une journée pas comme les autres »

J-50 c’est la dernière fournée, je rends mon tablier, pour la première vraie  grande destination : les préparatifs. Le choix n’a pas été facile ; Tour du Monde ou boulot- dodo, Tour du Monde ou boulot-dodo, allez Tour du Monde ! C’est mon dernier mot Séb (mon grand frère, le patron).
Je tiens à faire un petit clin d’œil à toute cette joyeuse équipe ainsi qu’à mes clients avec qui j’ai passé beaucoup de bons moments pendant ces 7 dernières années. C’est avec une certaine nostalgie mais aussi de bons souvenirs que j’ai fermé la porte de la boulangerie aujourd’hui à 10h30.     
Mélanie

 

Jeudi 27 Septembre 2007

J-31

Et une dernière pour la route… Faut-il être maso pour s’inoculer volontairement tant de virus ! Aujourd’hui, dernière injection; dernière d’une longue série : fièvre jaune, typhoïde, hépatite A, méningite A et C, rage et enfin encéphalite japonaise…ouf !
Heureusement, l’équipe du service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Brabois est des plus sympathiques. A l’exemple de Catherine (sur la photo), infirmière dans le service du Docteur Besançon, qui a la douceur que l’on aimerait connaître à tous les personnels de santé. Nous les remercions de leur gentillesse.

 

Samedi 06 Octobre 2007

J-21
Dernière action avant le grand départ pour boucler le budget, nous avons passé 2 week-end au sein de l’hypermarché CORA Remiremont : tombola et présentation du projet. Nous remercions toute l’équipe du magasin pour leur accueil chaleureux ainsi que tous les clients qui nous ont consacré un peu de leur temps et de leur attention.
Côté pratique, les préparatifs continuent, on ne sait plus où donner de la tête (tiens marrant cette expression…) et les journées paraissent bien trop courtes ! On tente de voir tous les proches, on réunit le matériel qui nous fait encore défaut, on aimerait trouver le temps de lire nos guides, nos leçons d’espagnols, les guides d’utilisation de la caméra, de l’appareil photo… mais c’est la course. Nous avons également rencontré de nombreux écoliers les jours derniers, ils ont accueillis cet échange avec un réel enthousiasme, ce qui nous donne un élan supplémentaire.
Bon, sinon la France a gagné, je ne vous apprends rien et malgré notre joie une certaine inquiétude nous guette : le Néo-zélandais est-il fair-play ? A part Mélanie qui croit que les 2 années de karaté de « Doudou » (à 14 ans…) sont une garantie de « même pas peur ! », j’espère l’autochtone conciliant car je ne me sens pas avoir « la force physique en tant qu’adversaire au niveau du combat »… Je plaisante bien sûr, tous les échos que nous avons au niveau de la Nouvelle-Zélande et de ses habitants sont plus que positifs et nous sommes impatients et rêveurs à l’idée de découvrir ce merveilleux pays.

 

Samedi 20 Octobre 2007

J-7
Nous avons rencontré ce matin les élèves de l’école primaire de Cornimont (CE2, CM1, CM2). Ainsi s’achève un cycle de présentation de notre projet au sein des établissements scolaires qui nous accompagnent, via Internet, pendant notre périple. Après avoir suivi l’itinéraire sur un planisphère réalisé à cette fin, les enfants étaient invités à poser leurs questions. La candeur de certains amenait souvent les questions les plus pertinentes, pour vous donner un petit éventail : Comment vous déplacerez-vous sur place ? Que mangerez-vous ? Où allez-vous dormir ? Vous n’avez pas peur ? Pourquoi un tel projet ?... Bref, l’essentiel est là, c’est sur quoi finalement nous nous sommes interrogés pour préparer cette aventure.
Au total, une dizaine de « classes-pilotes » s’appuieront sur nos carnets de routes pour accomplir divers travaux, exposés… en classe. Des petits au plus grands : CE1, CE2, CM1, CM2 Révillon Remiremont ; CE2 Rupt-sur-Moselle ; CM1 Jules Ferry Remiremont ; Collège Le Tertre 4ème C ; Lycée André Malraux 1ère COM. Mention spéciale au Collège Le Tertre où les délégués de classe, sous la houlette de Messieurs Perrin et Minella, répercutent le projet à l’ensemble des classes, avec la 4ème C comme classe-pilote. Nous nous félicitons de ce partenariat avec les écoles qui nous donne un élan de plus et permettra aux élèves, nous l’espérons, de découvrir d’autres horizons, d’autres cultures, d’autres réalités…
Nous remercions les équipes éducatives et les élèves pour leur accueil et leur enthousiasme.
@ bientôt pour l’Aventure.

 

Dimanche 28 Octobre 2007

J+1 BIENVENIDO AL PERÙ!
Bonjour tout le monde. Comme vous pouvez le constater nous sommes bien arrivés, aussi après 25 h de trajet nous nous sommes reposés jusqu’aujourd’hui. Je plaisante bien sûr… Notre petit hôtel ( oui, on ne plante pas de Quechua dans une ville de 9 millions d’habitants…) est situé au coeur de la capitale. Notre première ballade nous emmène vers la Plaza de Armas. Magnifique place aux facades colorées où siège entre autre le gouvernement, autant vous dire que la place est gardée (cf photo).  De manière générale, la police est très présente et la politique de la ville est de faire de cette énorme agglomération un lieu sûr… bon courage! Il suffit en effet de quitter un peu le centre pour sentir encore d’avantage le poids des regards  sur nous, “los gringos”… Il est donc capital de faire la caméra discrète pour ne pas attirer les convoitises, domaine où nous excellerons rapidement (ou comment cacher une caméra dans une courgette…).
Nous avons également visité le quartier chinois (barrio chino), haut lieu de la vente du tout et du n’importe quoi, tout ceci au marché noir. On peut, dans toute la ville, observer des petits vendeurs comme cette dame en photo, proposant  bonbons, boissons, mouchoirs, cigarettes… de quoi gagner quelque argent, tout simplement… 
NB. Mélanie a sû mettre d’entrée de jeu du pimemt dans ces choix culinaires… mauvaise pioche!

 

Lundi 29 Octobre 2007

J+2
Petit déj avec nos amies les tortues à qui Mélanie donne la becquée, mine de rien c'est un animal sauvage… Puis visite du Monasterio San Francisco, célèbre pour ses catacombes et sa bibliothèque qui contient des milliers de textes anciens, dont certains datent de l'époque des conquistadores. Ensuite nous nous dirigeons vers le cerro San Cristobal, colline à 409m d'altitude (oui, bon d'accord pas très impressionnant), qui offre un vaste panorama sur la tentaculaire Lima. Nous prenons un petit bus car il nous faut traverser un quartier peu sûr pour s'y rendre, après une bonne heure de tour du quartier, vamos al cerro…
Les vives couleurs des façades s'étiolent dans une épaisse nappe de pollution, Lima s'étend à nos pieds, immense, sale. La pauvreté est flagrante, les baraquements que nous traversons ressemblent beaucoup aux favelas du Brésil je présume. 7 millions de Péruviens n'ont pas accès à l'eau potable (30% de la population). En ville, le soir il n'est pas rare de voir des personnes chercher quelque chose á récupérer... Ceci contraste fortement avec le luxe des demeures coloniales qui font le charme de la ville, reliques d’une époque faste mais qui déjá ne profita pas au peuple péruvien. Nous avons ainsi pü visiter le musée de l’Inquisition qui retrace les grandes lignes de la Conquista : obligation de se convertir au catholicisme, travaux forcés, pillage de toutes les richesses du pays (or...) au profit de la couronne espagnole.

 

Mardi 30 Octobre et Mercredi 31 Octobre 2007

J+3, J+4         
Après la visite du gigantesque Musée de la Nation qui retrace l’historique des civilisations Inca et pré-Inca, nous nous mettons en quête   de la caserne de pompiers “France 3”.
Nous devons leur remettre  un Cd de photos de la part de notre ami Karim qui en 2001 avait entrepris un échange entre les 2 pays…L’accueil est chaleureux. Martín, le chef de santé est intéressé par notre projet et nous indique que nous sommes ici chez nous… Petite visite de la caserne, les moyens manquent cruellement; le matériel est vétuste, les hommes partent au feu sans grandes protections (casques sans visiéres…). Puis, nous partons chez Bryan, un jeune pompier volontaire de 16 ans. Sa maman, Zaraïda, et sa petite soeur, Ximena, nous accueillent très chaleureusement et nous proposent de déguster quelques petits beignets: délicieux! Nous discutons un bon moment. Cette petite famille  qui n’est pourtant pas riche, fait beaucoup de choses pour améliorer le sort des plus démunis, ils sont formidables…
                        Le lendemain, nous partons pour Huaraz, ville de départ de nombreux treks dans la Cordillera Blanca. Lima n’en fini pas, nous mettons une heure à la quitter. Puis, nous longeons la côte vers le nord. Des montagnes pelées, désertiques se jettent dans le Pacifique. Peu à peu la végétation revient et ne cesse de varier avec l’altitude. Nous arrivons enfin à Huaraz, 3091m d’altitude! La ville a connu un terrible tremblement de terre en 1970 qui décima presque la moitié de sa population à l’époque (30000 morts!). Elle fut heureusement épargnée par le dernier en date qui toucha plus le sud (Pisco, Ica…). Le soir, nous constatons que Halloween a aussi gagné le Pérou et les petits Péruviens nous “dépouillent” rapidement de nos “caramelos”!

 

Jeudi 01 Novembre 2007

J+5     
Nous avons réservé un trek de 4 jours auprès d’une agence dans la Cordillera Blanca. Depuis peu, il est obligatoire d’être accompagné d’un guide pour pénétrer dans le Parc National Huascarán (6768m, point culminant du Pérou et plus haute cime tropicale au monde). Pour s’acclimater un peu, l’agence nous propose une petite ballade de 3, 4 heures gratuitement avant le grand départ demain. Nous voici donc à quelques 3500m, cette fois-ci on est vraiment dans les Andes! La balade est magnifique; sommets enneigés, petits ruisseaux, Péruviens “traditionnels”… Nous traversons de minuscules hameaux où les femmes lavent le linge dans les cours d’eau, partout on peut observer le travail des champs, les enfants quémandent quelques “caramelos”… C’est magique!
Au déjeuner, Mélanie qui, ”gastronomiquement” parlant est une vraie gladiatrice, s’essaie au “cuy”: mon premier est le pedigree de Porcinet, mon deuxième est le dernier pays visité par Voir Plus Loin, mon tout fait du stretching dans une roulette… je suis, je suis?? Bon, apparemment c’est délicieux, après tout on mange bien des grenouilles, des escargots… et allez dire à un Indien qu’on mange de la vache (c’est sacré en Inde)!  
Puis, nous profitons des sources thermales de Monterrey. L’eau y est chaude mais son aspect n’invite guère à la baignade. En effet, la forte présence de fer dans ses eaux les rend marrons…

 

Vendredi 02 Novembre 2007

J+6     
6h32, on frappe à la porte. On a 2 mn de retard sur le rendez-vous pour le trek, nous qui croyions que c’était presque bien vu d’être en retard au Pérou…Nous partons donc immédiatement : le guide, 2 autres français avec qui nous avons lié connaissance, 5 américains et tous ceux que l’on charge ici et là, histoire de rentabiliser le collectivo (mini bus)…Après 2h de colectivo et 1 crevaison, nous empruntons une piste à flanc de colline et c’est parti pour 3h de plus. Cela tangue sévèrement mais le paysage compense largement. Au bout de 40km de piste, nous pénétrons dans le Parc Nacional Huascarán. A midi, arrivés à destination, nous nous mettons en route. Le rythme est vraiment soutenu (pour les vosgiens : vous connaissez la course des chamois?), c’est un peu frustrant car je ne peux pas faire toutes les prises de vue que je voudrais et le paysage est magnifique! Pour une première journée de trek facile... Ca fait un peu peur pour le lendemain. Nous arrivons au camp vers 16h. Celui-ci se situe a 3850m d'altitude, l'équivalent en France de l'Aiguille du Midi si je ne m'abuse...
Arrivés au camp, c'est l'occasion pour nous de goûter notre premier "mate de coca"; infusion à base de feuilles de coca permettant de soulager le mal des montagnes (soroche), et surtout de se réchauffer. En effet, il ne fait pas chaud! Nous n'avons pas les sacs de couchages adaptés et du coup nous ne dormirons pas cette nuit. Mélanie supporte mal l'altitude et se plaind d'avoir la cage thoracique comprimée, on a bien mal la tête... Bref comme dirait notre ami Karim : "ah bah, tu peux y aller!".

 

Samedi 03 Novembre 2007

J+7     
Réveil à 6h30, petite toilette dans la rivière avec vue imprenable sur les sommets enneigés. Commencent les choses sérieuses avec déjà un bon dénivelé pour la mise en jambes. Rappelons que nous sommes à 4000m; on paie vite le moindre effort. Nous avons 4h de marche jusqu’à la passe de Punto Unión.
Quand on a la chance d’avoir “du plat”, de grands paysages de landes s’offrent à nous, c’est la fameuse Pampa andine (Tiens au fait je vous ai raconté quand j’ai fait atterrir un 747…? Petite dédicace à Ptit Pimousse;-)
Le tout parsemé de petits ruisseaux et encerclé de somptueux sommets enneigés, pas mal… Assez vite, on commence un peu à souffrir. Maux de tête, difficulté à trouver son souffle… Mélanie se sent oppressée au niveau du thorax. La dernière heure d’ascension sera vraiment une épreuve de force, Mélanie n’est pas bien, moi mieux mais j’ai les sacs… Enfin vers midi, nous arrivons à Punta Unión : 4750m! Nous n’avons jamais étés ni l’un, ni l’autre, aussi haut. C’était si dur et c’est devant nous tellement beau qu’ils nous faut réprimer une petite larmichette. La descente est bien sûr plus évidente, néanmoins les Tambours  du Bronx semblent entonner le même refrain dans nos têtes à chacun de nos pas… Le temps se couvre. Nous n’avons plus que 2 heures de marche pour rejoindre le prochain camp. Une belle grêle soutenue ponctuera nos derniers pas. Rude mais belle journée! Nous allons passés la nuit à 4250m!

 

Dimanche 04 Novembre 2007

J+8     
On a eu très froid cette nuit, il a fait en dessous de 0°C (soyons réalistes, nos sacs de couchage ne sont pas adaptés à cette altitude). Il a gelé et de fines couches de glace sont apparues, lesquelles disparaîtrons rapidement aux premiers rayons du soleil. Petite toilette toujours aussi agréable malgré le froid et GO! Apparemment, c’est toujours la course. On décide tout de suite de perdre, histoire de profiter du paysage. Et il y’a de quoi!
Glaciers, moraines, pics et lupins bleu-violet, puis forêts magiques où l’on trouve notamment des quenuas ( arbres rouges à l’écorce aussi fine que du papier à cigarette) et d’autres arbres couverts de mousses, cascades… Puis, nous longeons un grand lac émeraude dont la végétation s’apparente à celle du bassin méditerranéen; on se croirait dans les calanques! Nous traversons par la suite de grandes prairies où paîssent tranquillement et en toute liberté chevaux et vaches. La ballade est absolument somptueuse! Nous croiserons également des zones marécageuses. Là, de jolies lentilles d‘eaux rouges viennent ajouter leur couleur à la palette d’un panorama déjà parfait. Conscient de vous ennuyer avec cette description enchanteresse, je vous ai pour la peine envoyé quelques photos de plus qu’à l’accoutumée…

Aller, parce que c'est vous...

 

Mercredi 07 Novembre 2007

J+11   
09h→16h Transfert Huaraz-Lima, nouveau conducteur de bus psychopate, on s’y fait à force: “le permis dans le paquet de Bonux” doit toujours être en vigueur ici!  A 17h, nous nous entretenons avec Martín Zevallos, chef de santé à la caserne France 3, avec qui nous avions déjà eu contact. A notre retour, fort des images filmées pendant notre séjour au sein de la Compañía, nous lui ferons une petite vidéo de présentation de la caserne, qui le 20 avril prochain fête son 141ème anniversaire. Nous rencontrons ensuite le second du Chef (le chef étant avec son homologue à Paris) qui, sympathiquement, nous fait visiter son “bureau-musée”: vieux casques et uniformes français… Nous dormons à la caserne.
01h45, alerte incendie. Nous sommes de la partie, ayant au préalable obtenus l’autorisation. (Mél, “totately in the potatoes”, me demande si elle a le temps de faire un passage aux toilettes… bah tiens, ils attendrons!) Noter que j’avais jamais eu un réveil comme ça non plus; c’est assez “exhaltant” en fait, dans le sens où on est tout de suite dans l’action. Ca décoiffe tellement que Mél en perd son casque… la pauvre, dur dur d’être une paupiette, pompière… euh de se lever si brusquement!
Arrivés sur place, je suis autorisé à aller sur les lieux, l’incendie est maîtrisé. Croisant une foule de voisins-badaux, je découvre une vieille dame qui range comme elle peut ce qui reste de son “appartement”: la pauvre s’est endormie avec une bougie allumée…
Le lendemain, après quelques interview, nous partons sur une autre “emergencia”. Nous avons grand mal à nous frayer un passage dans la circulation déjà intense. Il est temps pour nous de quitter Lima et son tumulte…
En route pour Pisco, nous croisons en chemin des élèves qui quittent les cours, ici comme vous pouvez le constater l’uniforme est de rigueur: tenue de sport et tenue de classe.

 

Vendredi 09 Novembre 2007

J+13   
Nous voici à Paracas, l’un des 7 districts de Pisco, le plus touristique mais aussi le plus sûr. Pisco n’est pas une ville sûre et le récent tremblement de terre n’a rien arrangé, comme on m’a demandé de ramener à bon port ma petite compagne mieux vaut jouer la carte sécurité.
Levé 6h30 pour les Iles Ballestas surnommées “les Galápagos du pauvre” du fait de leur richesse et de leur accessibilité financière. Au bout de quelques minutes, on peut admirer le célèbre géoglyphe en forme de candélabre, dessin géant de 150m/50m. Personne n’en connaît ni l’origine, ni la signification mais les théories abondent. Certains le rattachent aux lignes de Nazca. D’autres pensent qu’il représente la constellation de la Croix du Sud et qu’il servait de repère aux navigateurs d’antan… Puis, nous arrivons aux îles. Là, vivent d’immenses colonies d’oiseaux qui un temps firent la richesse du Pérou grâce au guano (amas de fientes utilisé en agriculture pour ses propriétés fertilisantes: riche en nitrogène), aujourd’hui supplanté par les engrais chimiques. Nous observons avec bonheur des manchots de Humboldt, des pélicans thages, des lions de mer qui flanent sur les rochers, des sternes (petit oiseau au bec rouge, très grand migrateur), des cormorans… c’est génial de voir tous ces animaux dans leur milieu naturel.
Au retour, nous restons un moment sur la plage, regardant les pêcheurs assaillis par des hordes d’oiseaux. Nous déjeunons ensuite en bord de mer, dégustant notre premier ceviche ( poissons ou fruits de mer crus, marinés dans du jus de citron), délicieux…

Nous n'oublions pas que de nombreux élèves suivent notre aventure, voici quelques photos supplémentaires pour tous ceux qui aiment les animaux.

 

Samedi 10 Novembre 2007

J+14   
Muni d’une petite bouteille d’eau, on part affronter le désert! Bon, soyons honnêtes, on semble bien être les seuls “pélicans” à vouloir découvrir la Réserve Nationale de Paracas à pieds. Ca  étonne beaucoup les gardiens d’ailleurs, mais bon… Il est vrai que 12kms de route rectiligne nous séparent du premier point de vue digne d’intérêt. On quitte la route principale trop monotone pour aller explorer les dunes. On y trouve des coquillages, preuve d’un niveau marin jadis plus élevé: la péninsule était alors sous l’eau. On s’amuse à gravir les dunes. Les formations rocheuses sont très étranges et on peut facilement y observer les différentes couches de sédimentation, accumulées parfois en petit promontoires (cf photo avec Mélanie).
Après quelques hésitations (le balisage à dû être fait par un homme saoul ou aveugle), nous parvenons à la catedral, formation rocheuse sur la côte en forme d’arche due à l’érosion (l’Etretat péruvien). En fait d’arche, c’est un amas de roches que nous observerons. Malheureusement le tremblement de terre l’a fait s’écrouler et de grandes failles dans le sol sont visibles, impressionnant et triste.
De la même façon, le petit village de pêcheurs où l’on espérait trouver un petit encas a subi le même assaut, si bien qu’on trouve même un bateau à une trentaines de mètres de la côte (l’épicentre du séisme était en mer → vagues importantes). Je vous passe les détails (si, si j’ai faim), on va parcourir entre 35 et 40 kms dans ce désert. Mélanie revient arrassée et rouge comme une tomate, on ne pouvait vraisemblablement pas imaginer que le temps se dégagerait de la sorte et nous n’avions pas de crème solaire; grosse erreur! Le soir Mélanie, à bout de force, s’endort au cyber-café éclairant toute la salle de son petit “nez-poivron-rouge”…

 

Dimanche 11 Novembre 2007

J+15   
Avant de découvrir la faune des Iles Ballestas et au sortir de cette « petite balade dans le désert » (Mélanie n’est pas du tout d’accord avec la dénomination « petite »), nous sommes passés par Pisco…
Car c’est aussi (et surtout) le but de notre aventure que de rendre compte de ce que nous observons. A la beauté sauvage des Iles répond un drame humain récent dont nombre d’entre vous ont entendu parlé : le terrible tremblement de terre (terremoto) qui secoua il y’a quelques semaines la région de Pisco, Ica… Si je ne me trompe pas, il avait une magnitude de 7,7 sur l’échelle de Richter, avec de très nombreuses répliques. Le gradient maximum étant de 9 ; c’est énorme !
Aux abords de la ville, sur des kilomètres, des débris de murs, toitures, meubles,etc… bordent la route principale. De nombreuses tentes, et des baraquements sommaires accueillent les familles rescapées qui n’ont plus de foyer. L’aide internationale est encore présente et heureusement, car il y’a encore beaucoup de travail, comme après toute catastrophe naturelle. Des centaines de petites habitations en adobe (terre séchée maintenue par des claies de joncs) sont réduites à néant, mais aussi des établissements scolaires. Un homme nous explique que le toit même de l’église s’est écrasé sur ses fidèles faisant plus d’une centaine de morts… c’est vraiment triste ! Au total, le tremblement de terre a fait plus de 500 victimes et près de 2000 blessés…

 

Lundi 12 Novembre 2007

J+16   
Ica (Oasis de Huacachina)
Après un petit essai hier, me voici prêt pour dévaller les dunes de sable en sandboard (cousin de notre snowboard version découpe dans la table de la cuisine+ 2 bouts de ficelle et une bougie pour que “ça farte”).
Si hier j’ai monté la dune pendant une heure, il y’a aussi des remontées mécaniques ici: les buggys! Nous voici donc partis pour une escapade dans les dunes qui enserrent la petite lagune de Huacachina. Niveau conduite, je vous avais déjà parlé des Péruviens en voiture. Je vous laisse donc imaginer ce que cela peut donner en buggy!! Pour tout vous dire, on est loin de retrouver la glisse du ski ou du snow sur neige, mais l’expérience n’en reste pas moins appréciable! Le mieux est encore de se mettre dessus la tête en avant et roulez jeunesse, n’est-ce pas Mélanie?

Point culture: Il est amusant de voir qu’au restaurant, on est servi quand c’est prêt... Ainsi, on a encore pas mangé un plat ensemble... Par contre, on prend des petits menus pour 8 à 10 soles (2,3  euros).

 

Mardi 13 Novembre 2007

J+17    Nazca
Avant de survoler les célèbres lignes, nous avons rendu une petite visite à ceux qui probablement les ont réalisées. Le cimetière de Chauchilla à une trentaine de kms au Sud de la ville permet de découvrir des momies de la culture nazca (vers l’an 1000). Celles-ci étaient récemment encore disséminées dans le désert, abandonnées par les pilleurs de tombes qui ne s’intéressent bien sûr qu’au profit qu’ils tireront de leurs macabres exactions (bijoux, poteries…). Ce butin est ensuite vendu à des touristes affairistes et part dans des collections privées. Voilà comment l’Histoire du Pérou est disséminée aux quatre coins du monde… Dans ces tombeaux familiaux, toutes les momies sont tournées vers l’Est (levé du soleil), en position de foetus (on leur coupait les tendons des jambes pour ce faire), pour pouvoir se réincarner. On a trouvé auprès des défunts, des poteries figurants les même symboles que ceux des lignes…
Tracées au milieu d’une plaine aride de 500km carré, les lignes de Nazca sont l’un des plus grands mystère archéologique au monde. Ce n’est qu’en les survolant que l’on peut découvrir ces géoglyphes; 300 figures géométriques dont environ 70 dessins de plantes et d’animaux. Ils ont été tracés en enlevant des pierres sombres, brûlées au soleil, afin de les empiler de chaque côté des lignes, révélant ainsi un sol plus clair au centre, riche en gypse.
Quant au pourquoi de ces lignes, le mystère demeure même si certains archéologues y consacrèrent l’essentiel de leur vie à l’instar de la mathématicienne allemande Maria Reiche. Pour elle, il s’agit d’un calendrier astronomique présidant aux travaux agricoles. Les théories abondent, et quelques unes sont franchement comiques: sentiers rituels, pistes de courses (bah voyons) et la “cerise sur le bateau”: pistes d’atterrissage pour engins extraterrestres…!!
Sur les photos ci-jointes, vous pouvez observer: “les mains”, “le singe” et une partie seulement du “colibri” car le vol était bien agité!

 

Mercredi 14 Novembre 2007

J+18    Nazca
Holà niños! Esperamos que estaís bien, eso es la fotografía de nuestro encuentro. Beso de Mélanie y Denis y… h@sta la proxima!
Nous avons rencontré des écoliers à la sortie des classes hier, enfin…ils nous ont rencontrés! Ils ont 10 ans et sont en “5ème classe” à l’école Maria Reiche. Ils sont tout de même 38 dans leur classe! Nous avons discuté un bon moment avec eux, leur expliquant d’où on venait… et je crois qu’ils attendent impatiemment cette photo sur le site!
Nous voici maintenant parti pour l’ascension du Cerro Blanco, la plus haute dune de sable au monde (2078m). La balade est magnifique; grands cactus, plantes aphrodisiaques et surtout un désert à perte de vue. Puis, viennent les dunes. De petits morceaux blancs jonchent le sol et attirent mon attention. Ricky, notre guide, nous explique qu’il s’agit d’ossements séculaires appartenant à des animaux sacrifiés aux dieux, mais aussi plus tristement à de jeunes femmes vierges… apparemment c’est fondé, gloups!
Vers 17h, nous arrivons au sommet c’est magnifique! La 2ème récompense est que nous allons maintenant pouvoir redescendre tout ceci en sandboard, surfer la plus haute dune de sable au monde, whaouh! Sauf que, les petits conseils et essais techniques réalisés, il commence à faire réelement nuit! Si bien qu’au milieu de la plus grande dune (1200m de descente), je devrai me résigner à adopter la fameuse technique ancestrale (chère à Mélanie): “sobre el culo”, vous m’aurez compris! On progresse ensuite une bonne heure à la lampe frontale pour regagner la route. Encore une sacrée expédition qui nous laissera un superbe souvenir!

 

Vendredi 16 Novembre 2007

J+20    Cusco
Après quelques 22h de bus, nous sommes arrivés à Cusco. Oui, le péruvien est blagueur; nous avons fait l’itinéraire le plus improbable possible, du genre pour faire Paris-Nancy, aller, on passera par Clermont-ferrand…
La ville est très agréable, elle fut jadis la capitale du puissant Empire Inca. De nombreuses demeures sont érigées sur de massives fondations de l’époque impériale, mélange de style colonial et religieux. Cusco est la ville la plus visitée du Pérou et bon nombre de “gringos” se plaisent à sillonner ses étroites rues pavées. Aux portes de la Vallée sacrée, elle est aussi le point de départ pour le fameux Machu Picchu. Cusco est aujourd’hui la capitale archéologique incontestée des Amériques et la plus ancienne ville habitée du continent. Si le tourisme est devenu la première ressource de l’ancienne cité inca, elle n’en reste pas moins fermement attachée à son passé et les descendants des Incas conversent en quechua sur les places. De retour d’une balade sur les hauteurs de la ville pour en apprécier la forme (Pachacutec le 9ème inca, lui donna une forme de puma et dévia les cours des fleuves afin qu’il la traversent-rien que ça!), nous avons croiser deux gentils alpagas qui ont consentis à prendre la pause pour les écoliers français… sympa l’alpaga!

 

Dimanche 18 Novembre 2007

J+22    Pisac, Salinas
Levé 6h pour se rendre au marché de Pisac, probablement le plus beau de la Vallée Sacrée. Nous embarquons avec les locaux dans un collectivo bientôt saturé, c’est très sympa et authentique ce qui manque parfois à Cusco, comme dans toute ville tournée vers le tourisme. La promiscuité amène la rencontre d’Ana Maria Galiano de la “Fundación Cristo Vive”, qui oeuvre pour les plus démunis et les femmes victimes de violences, nous en reparlerons…
Le marché est splendide, je dirais même “beau de couleurs”(petit clin d’oeil perso). Par centaines, les marchands ont parcourus de nombreux kms de bonne heure pour installer leurs flamboyants étals. Pommes de terre (2000 variétés au Pérou), fruits, fleurs, teintures (cf photo)…et puis il y’a le marché artisanal: tissus, bijoux, instruments de musique, bonnets… Bon gré, mal gré nous quittons le marché pour nous rendre aux ruines. Nous devons acheter sur place un “boleto turistico” (n.m. billet donnant droit, pour une somme rondelette, d’appartenir à la catégorie des vaches à lait qui, pour une journée, peuvent paîtrent sur le site). Le boleto en poche, let’s go! Le site, très étendu, est heureusement magnifique. Il s’agit d’une ancienne citadelle inca qui jadis gardait farouchement la vallée. Les murs  (assemblage de pierres aux multiples faces parfaitement imbriquées), les sublimes cultures en terrasses et les canaux toujours en fonction, ont resistés à l’épreuve du temps et témoignent de la grandeur de cette civilisation.
Puis, nous nous rendons à Salinas. Après une petite marche sur un sentier escarpé nous arrivons aux salines. Là, des centaines de puits salants permettent, après évaporation, de récolter du sel. On est les seuls sur le site, c’est impressionnant, je teste l’eau; pas de doute c’est bien salé! Quelle magnifique journée encore!

 

Mardi 20 Novembre 2007

J+24    Cusco
Je vous avais dit que je vous reparlerai d’Ana Maria… La veille, Ana nous a longuement présenté la fondation. Très bien structurée avec des antennes au Chili, en Bolivie mais aussi en Allemagne, en Suisse… l’association civile “Cristo Vive” mène de nombreuses actions: accueil et écoute des femmes victimes de violences conjugales (chiffres accablants!), travail en milieu carcéral (un homme a écopé de 8 ans pour avoir volé une vache!). La fondation travaille avec des volontaires de tous les corps de métiers: avocats, médecins, ingénieurs… et plus simplement les gens de bonne volonté, un coeur et deux bras et on fait déjà du chemin.
Après avoir visité le seul et unique centre gérontologique de Cusco, qui compte tout de même quelques 330 000 âmes (hallucinant non?!), nous nous sommes rendus dans une petite communauté sur les hauteurs de Cusco. Grâce à la collecte par les écoliers de bouteilles plastiques (c’est malheureusement pas ce qui manque), les ingénieurs volontaires de la fondation ont mis au point un astucieux système de panneaux solaires. Les bouteilles des boissons préférées des habitants agissent comme une serre et réchauffent les tuyaux de conduites d’eaux sur le toit de l’école. 100% propre, recyclage des bouteilles, des enfants heureux… je leur tire mon bonnet!
Petit tour ensuite dans les classes. Les enfants fair-play entonnent quand même quelques chansons, même si Mélanie n’a fait que les 6 premiers mots de l’hymne national français… moi? Impossible, je filmais ;-)

 

Vendredi 23 Nomvembre 2007

J+27    Machupicchu
Vous l’attendiez, nous l’attendions, l’incontournable du Pérou pour beaucoup, le site qui vous met à genoux, certes le tarif d’entrée n’est pas doux, mais en tout cas, ça nous a plu le Machu… à nous!
4h30, réveil aux aurores, c’est pas tous les jours que l’on visite un site aussi prestigieux, nous voulons en profiter au maximum! Malgré tout, il y’a déjà une centaine de personnes qui attendent comme nous un petit bus qui nous conduira au site (rien ne sert de faire le chemin à pieds l’ouverture ne se fait de toute façon qu’à 6h, dommage). Mélanie n’étant pas en grande forme, nous avons dû annuler les itinéraires “lama fûté” que j’avais débusqués pour opter pour un circuit plus traditionnel. Passés l’entrée, malgré un temps maussade, nous découvrons vite la fameuse vue des ruines en contrebas du Huayna Picchu. Je fais vite quelques prises de vues, ici le temps peut changer radicalement en quelques minutes. Nous “profitons” que le site est maintenant recouvert d’un épais manteau de brume, et qu’il pleut, pour partir à la découverte de ces ruines que nous voyions encore il y’a quelques secondes en contrebas. Peu à peu, le soleil revient sur le site; quelle chance et quel spectacle! Nous nous lançons dans l’ascension du Huanay Picchu ou “jeune montagne” ( Machupicchu signifiant “vieille montagne” et Picachu “pic de la montagne”, non?!). On est pas loin de faire de l’escalade, comme on dit dans les Vosges, “ça grimpe!” A l’arrivée au sommet, superbe vue sur le site, danses de papillons multicolores ¡vale la pena!
Puis, dans un massif de fleurs, un bourdonnement singulier attire notre attention. Mélanie a vu “un gros papillon vert”, j’ai ma petite idée sur l’OVNI: c’est un colibri! J’adore ce petit oiseau, il est fascinant. Il est capable de faire du vol sur place en effectuant avec ses ailes un huit horizontal à une cadence de quelques 80 battements d’ailes/sec. De ce fait, son petit coeur bat très vite pouvant atteindre 1200 pulsations/mn, il avale donc chaque jour l’équivalent des 2/3 de son poids en nectar pour compenser cette énorme dépense énergétique. Nous nous postons donc là, à l’affût d’un prochain passage pour pouvoir le capturer… en vidéo bien sûr! Notre attente est récompensée au bout d’une bonne heure. Après plusieurs passages éclairs version rafale, il vient enfin quelques secondes se délecter du précieux nectar, c’est magique!
Nous redescendons sur le site. Au passage, nous n’avons rien mangé ni bû depuis 5h du matin; les “victuailles” étant proscrites sur le site. Ils sont marrants eux… je vais me tailler un steak dans un lama si ça continue! Nous trouvons finalement à acheter de l’eau, c’est ce qui me semblait, c’est plus économique qu’écologique… la dualité des Incas… Néanmoins (et yeux en plus), c’est tellement fascinant que l’on y pense même pas. La cité est très bien structurée. Elle renferme divers quartiers: secteurs agricoles (terrasses, entrepôts), zone industrielle, habitations, geôles, cimetière… mais aussi un observatoire astronomique, des temples et des roches cérémonielles (offrandes, sacrifices). Le condor emporte l’âme des malheureux “élus” vers les cieux, où siègent les dieux probablement… Les Incas espérant de leur offrandes, calmer la colère de ces derniers.
Nous appercevons encore d’autres animaux: rapaces, viscaches (famille des chinchillas), la faune et la flore (nombreuses variétés d’orchidées) sont très riches. Ayant commandé un petit arc-en-ciel pour parachever la magie de cette journée, Inti (Dieu du soleil) ne tarde pas avant notre départ à exhauser nos prières, sympa! Et qui sait, comme on a visité son site, peut-être comme vous viendra-t-il faire un petit tour sur le notre… Au passage, merci à tous de votre fidélité…

 

Dimanche 25 Novembre 2007

J+29    Arequipa
Levé 5h30 pour prendre un bus pour Arequipa, la blanche. Après quelques heures de trajet, changement surprise de compagnie, nous embarquons avec “Señor de los milagros” (Seigneur des miracles), et le miracle se fait: 2h30 de + que prévu! Pendant ce petit trajet, on voit passer un nombre incalculable de marchands-crieurs. Ça va du prêchi-prêcha donnant l’absolution en échange de bonbons en passant par les plus classiques musiciens, vendeurs de boissons et snacks, de livres…
Arequipa est une jolie ville au pied d’un volcan, El Misti (5825m). Elle compte tout de même près d’un million d´habitants, c’est la deuxième ville du Pérou. Pour commencer notre découverte de la cité, nous avons rendu une petite visite à “Juanita”… une momie inca vieille de 500 ans! Grâce à l’éruption d’un volcan voisin, Juanita jusqu’alors prisonnière des glaces, a pû être découverte par une expédition en 1995, à plus de 6000m d’altitude, sur les flancs du volcan Ampato. La chaleur émise par l’activité du volcan voisin permis de libérer  Juanita de sa prison de glace. Il s’agissait d’une “Elue”, probablement noble, sacrifiée par son peuple pour apaiser les dieux incas, en l’occurence Apu Ampato.
 [Petit rappel si je ne l’avais déjà fait: Inti= dieu du soleil, Apu= dieu de la montagne, Pachamama= Terre nourricière]
C’est après une longue procession depuis Cusco qu’un prêtre asséna un coup fatal à la tête de Juanita, déjà affaiblie par cette dure ascension. Jeune, pure et belle, elle n’avait que 12 ou 13 ans…
L’après-midi, nous avons visité le Monasterio de Santa Catalina. Construit en tuf de lave, c’est le monument qui exprime le mieux l’architecture coloniale d’Arequipa, métissage d’élèments espagnols et indiens. Dès sa fondation en 1570, des femmes d’origines sociales diverses entrent au couvent pour devenir des religieuses de clôture qui abandonnent à jamais leurs familles. Ce grand monastère (20000m²) est un paradis pour la photo; cours intérieures fleuries, murs rouges, bleus vifs, portes et fenêtres aux bois moulinés… Mais bon la claustration… très peu pour nous!

 

Vendredi 30 Novembre 2007

J+33    Cañon del Colca
Levé 0h40, dormi 1h30; un peu difficile. Arrivés au terminal de bus, c’est un homme cagoulé qui nous ouvre la grille, les nuits péruviennes… caliente! Bon, à priori, c’est pas dans le bus que l’on va pouvoir continuer notre petite nuit; le chauffeur est de toute évidence un psychopathe. On fait littéralement des bonds de 30, 40 cm sur nos sièges, on est hilares. Que faire d’autre de toute façon… prier peut-être. Après 4h de “rodéo-bus”, nous arrivons sur le site dénommé Cruz del Condor, notre meilleure chance de pouvoir observer ce prince des cieux.
Levé de soleil sur le canyon, la faune s’eveille. Le Canon del Colca est avec son voisin le Cañon del Cotohuasi, l’un des 2 canyons les plus profonds au monde, 2 fois plus que le Grand Canyon au Colorado; vertige assuré.
Nous avons enfin la chance de pouvoir observer des condors, qui rappelons-le, se font malheureusement de plus en plus rares. Nous étant isolés, certains passent même à quelques mètres au-dessus de nos têtes, c’est très impressionnant! En effet, le condor des Andes est l’oiseau possédant la plus grande envergure. Certains spécimens peuvent atteindre 3,50m d’envergure pour un poids de 11 à 13kg. Ce grand rapace charognard peut vivre jusque 90 ans. Profitant des courants ascendants, il parvient en planant à monter parfois jusque 6000m d’altitude. Intrinsèquement lié à l’histoire des Andes, il nourrit aussi bon nombre de légendes. Vers midi, un garde du parc national m’indique du doigt le sommet d’une montagne en m’expliquant que les condors doivent sûrement avoir trouvé de quoi festoyer. Nous sommes absolument seuls sur le site, le garde même est parti. Après une ascension au pas de course (pas facile à 3500), nos efforts sont hautement récompensés. Une vingtaine de condors (!) se nourrissent d’une carcasse d’équidé (vous aurez compris). A notre vue ils s’envolent en silence et tournoient ensuite au-dessus de nous dans le soleil, quel spectacle et quel privilège! 2mn après, les condors partis, un petit renard vient prendre part au festin. Malgré une partie de cache-cache assez bien jouée, ils ne reviendront pas. Des éclaireurs survolent fréquemment notre position; je crois qu’ils sont un cran au-dessus de nous en matière d’observation…