Visites
 

Samedi 26 Juillet 2008

J+271 Bangkok – le combat Moi/Thaï
Nous voici déjà à la neuvième étape de notre voyage. Le "pays du sourire" a tout pour déclencher le vôtre : des paysages somptueux et variés, une cuisine relevée mais savoureuse, des temples rivalisant de spendeur et une hospitalité légendaire. Et puis, la Thaïlande c'est aussi les plages de "la Plage", les ponts du "Pont de la rivière Kwaï" ou encore les combats musclés de "Kickboxer". Premier stop à Bangkok. Avec ses presque 8 millions d'habitants, la capitale thaïlandaise est une immense mégalopole moderne. Très étendue, il est même difficile de s'y orienter, peut-être aussi parce qu'elle s'est développée sans réel plan d'urbanisme! On sait le Thaï réservé et courtois mais on connaît moins son côté farceur. Dès les premiers pas à Bangkok, je m'apercois de la supercherie. Ils ont changé tous les panneaux de signalisation pour les remplacer par d'autres portant un alphabet improbable. Cela ne fait aucun doute, il me teste. Ok les gars! Suis chaud là! En rêvassant au coucher du soleil sur les rives de la Chao Praya, je repense à cette blague idiote qui continue de m'agacer et décide de me rendre le soir même au stade Lumphini, la Mecque de la boxe thaï. Un grand tournoi y a justement lieu et je compte bien y participer pour régler mes comptes! Oui, parce qu'il faut que tu le saches, l'auteur de ces carnets de route n'est pas moins que, attention : "Champion du club de Karaté Kyokushinkaï St Amé/Le Thillot 1992, moins de 60 kg". Oui, je sais tu es impressionné. C'est normal.
Je choisis dans un premier temps d'observer l'adversaire. Chaque combat de Muay Thaï est précédé d'un cérémonial que l'on nomme le ram muay. Cette sorte de danse est un hommage au gourou du combattant, ainsi qu'à l'esprit gardien de la boxe thaïlandaise. Après ceci, le coach retire le bandeau de la tête de son poulain, le boxeur conserve en revanche son brassard illustré d'un petit bouddha durant tout le match.
Autant vous dire que je me marre bien devant le ring, je vais les faire valser moi leurs danseuses. Puis, les combats s'enchaînent au rythme d'une musique entêtante et gagnent en intensité. La salle se remplit peu a peu de parieurs fièvreux qui jouent des mains pour miser sur ceux qui jouent des gants. Le niveau est de plus en plus relevé et sur les 10 matchs auxquels nous assistons, 5 finissent par un KO! OK!
Alors bien sûr, j'entend déjà les mauvaises langues dirent que c'est cela qui m'a refroidi pour monter sur le ring. Pas du tout, vous pensez bien. L'affaire est toute bête, j'avais pas mon short, voilà tout. Et puis, je ne pouvais décemment pas abandonner la personne qui m'accompagnait. Qui? Curieux, va. On en parle la prochaine fois, KO? Bon aller, parce que c'est toi, un petit indice : Chonchon. Pas facile…

 

Mardi 29 Juillet 2008

J+274 Bangkok - un temple peut en cacher 1000 autres
Après un suspens insoutenable et des nuits fiévreuses à se demander : « Mais qui est Chonchon ? », je viens éclairer votre lanterne. Le 23 juillet dernier, ma petite sœur, Chonchon, qui est aussi secrétaire de l'association, m'a rejoint pour m'accompagner sur la quasi totalité de ce périple en Thaïlande. Au delà de la joie de revoir sa bouille après 9 mois, je suis bienheureux de pouvoir lui faire vivre un premier grand voyage.
Bangkok, à l'image de toute la Thaïlande, offre une pléthore de temples qui rivalisent tous de splendeur. La capitale, à elle seule, semble en compter un millier !
Les sites les plus célèbres de la ville se concentrent dans l'ancien district royal Ko Ratanakosin. C'est dans cette zone arrachée aux marécages que demeurait jadis la cour du roi (le Grand Palais), et son temple dédié au Bouddha d'Emeraude (Wat Phra Kaew). Le site est absolument sublime, une débauche d'ornements, de dorures, de statues… Au cœur de cet immense temple, trône le très vénéré Bouddha d'Emeraude. Bon, visuellement, soyons honnêtes, ça ressemble plus à un nain de jardin verdâtre sous une cloche à fromage. Bouddha, gros mage, Gouda, fromage, des siècles de remodelage syntaxique est une réelle mauvaise foi ne m'empêcheront pas de clamer une vérité pourtant évidente : le Bouddhisme est né au pays des tulipes et des moulins : la Hollande.
Un peu plus loin, au Wat Pho, nous admirons un bouddha couché qui lui envoie du gros : 46 m de long pour 15 m de haut ! Nous le laissons se reposer et parcourons au hasard les allées du Wat Pho au travers de stupas (en forme de cloche) dorés et colorés. Nous rencontrons un jeune moine de notre âge que nous interrogeons à tâtons. Bien que réservé, comme on l'imagine aisément, il évoque avec nous les différentes choses qui rythment son quotidien. Petit à petit, la nuit tombe, les derniers touristes désertent le site et les temples entament une féerie lumineuse.
Comme personne ne semble vouloir nous chasser, nous nous offrons le luxe d'appartenir un instant à l'endroit et lorsque nous sortons, c'est avec un grand sourire que le gardien pousse les lourdes portes de notre prison dorée : instant magique. Le Wat Pho by night, il ne manquait plus que l'Opel Vectra (double clin d'œil, ah bah je vois plus rien).
En arpentant les pentes du Mont d'Or qui domine la ville, nous croisons des dizaines d'écoliers. Chacun ne manque pas de faire sonner les cloches qui jalonnent le chemin. Haut dans le ciel, un arc-en-ciel circulaire chapeaute le stupa doré, ajoutant encore à la magie du spectacle « sons et lumières ».
Au « village du bol du moine » (Ban Baht), nous rencontrons Aree (qui elle-même avait certainement rencontrée Sally un jour) qui nous explique la fabrication des bols d'aumône. De toutes tailles, ils suivent néanmoins le même processus de construction en 8 parties. Les joints sont soudés au feu de bois avec du cuivre, puis les bols sont polis et enduits de plusieurs couches de laque noire. Pas de bol, les moines bouddhistes les boudent et leur préfèrent ceux du quartier voisin : Chinatown. Ras-le bol du « made in China »…

 

Jeudi 31 Juillet 2008

J+276 Du « Pont de la Rivière Kwaï » aux « Brigades du Tigre »…
Qui n'a pas vu « le Pont de la Rivière Kwaï » porté à l'écran en 1957 ? Je peux vous dire, après avoir approfondi le sujet, que le quotidien de ces prisonniers de guerre ressemblait certainement au cauchemar dépeint dans ce film culte.
Aller un peu d'histoire. C'est pas le tout de faire la crêpe sur la plage et de siroter des cocktails, un peu de nourriture spirituelle te fera du bien, si, si.
Nous sommes au cœur de la Seconde Guerre mondiale. L'objectif de cet ambitieux projet est de relier la Thaïlande à la Birmanie par le rail sur 415 km de terrain accidenté, et de créer une route de ravitaillement en vue de la conquête japonaise de l'Inde. Les travaux débutent en septembre 1942. Alors que les ingénieurs japonais estiment à 5 ans la durée des travaux, l'Etat Major japonais contraint les prisonniers de guerre à achever la voie en seulement 16 mois. Les conditions de travail sont effroyables. Les outils sont rudimentaires et les travaux à effectuer colossaux. Vers la fin du chantier, ils sont contraints de travailler 18h par jour. La malaria, le choléra, la sous-alimentation et les mauvais traitements administrés par leurs tortionnaires auront raison de la vie de dizaines de milliers d'hommes. Parmi eux une majorité de Thaïlandais, de Birmans mais aussi des Anglais, des Australiens… Les pauvres gars en ont vraiment bavés. L'hécatombe est telle que l'on surnomme la voie « le chemin de fer de la mort ».
Le pont qui enjambe la rivière Kwaï près de Kanchanaburi fut opérationnel 20 mois avant d'être bombardé en 1945 par les alliés. Ironie du sort, la ligne devint finalement une voie de fuite pour les troupes japonaises.
Dans un tout autre registre, et à reculons, nous gagnons le « temple du tigre », un monastère où des moines recueillent des tigres pour s'en occuper, ça sent un peu le piège à touristes, surtout en Thaïlande. Aller pour une fois, jouons la carte confiance. Ce que je craignais est au-delà de mes « désespérances ». Sous des ventilos-brumisateurs, une file indienne d'homos turisticus attend sagement que des ados pubères déguisés en schtroumpf (à ne pas confondre avec Schkroumpf, notre mascotte) viennent leur prendre la main pour caresser les grosses bébêtes livrées en pâture au dieu Dollars. Je suis absolument écœuré, Sylvie aussi. Je lui demande malgré tout de se prêter au jeu pour la photo. Si vous voyez les photos de votre ami Roger en Indiana Jones auprès des tigres, vous saurez ce qu'il en est. C'est ça aussi voir plus loin. Le pire de tout ça, c'est qu'on semble les seuls à s'indigner de ce cirque ! Des qu'ils parviennent à allumer leurs appareils photo-bazooka il est temps de shooter tout ce qui bouge, sans même réfléchir. Quant aux moines, le seul que nous voyons est encerclé d'une vingtaine de touristes agenouillés et scande un « One, Two, Three…Bouddha » avant de se prosterner. Voilà qui vient conclure en beauté le ridicule de cette triste expérience. Le lendemain matin nous sautons dans le premier train, vers la frontière du Myanmar, à la recherche d'authenticité.
PS : Je t'assure Maman, c'est des grosses peluches. Oui, oui, je prends soin de ma ptite sœur ;-)

 

Samedi 02 Aout 2008

J + 278 Sangklaburi, aux portes du Myanmar...
5h57, le réveil est aussi dur pour nous que pour le train. Après de longs grognements métalliques, celui-ci finit par se mettre en marche et, au lever du soleil, nous traversons le fameux pont de la rivière Kwaï, presque seuls à bord. Nous empruntons ensuite un bus pour gagner Sangklaburi et passons sans encombre le chek-point. Sangklaburi est en effet à quelques kilomètres du Col des 3 pagodes, porte du Myanmar (ex Birmanie), une zone géopolitique un peu instable…
De fait, cette ville-frontière abrite de nombreuses communautés : Birmans, Karen, Môn et Thaïs bien sûr.
Nous pausons rapidement les sacs pour aller à la rencontre des habitants. Sangklaburi est scindée par un grand lac de barrage. Celui-ci a submergé tout un village et, selon la saison, on peut encore voir les flèches de l'ancien temple du village émergeant à la surface de l'eau. En traversant un long pont de bois dont la structure (en bambou) inquiète quelque peu ma soeurette, nous arrivons dans un village môn. Il s'agit d'un des plus anciens groupes ethniques d'Asie du Sud-Est. Opposés au groupe dominant des Birmans, durant les périodes de violences, de nombreux villageois môn fuyaient les combats en traversant la frontière jusqu'en Thaïlande. Mais, comme d'autres refugiés issus de minorités ethniques, ils ne possèdent aucun statut politique, ne peuvent travailler légalement, ni envoyer leurs enfants à l'école publique thaïlandaise. Ce statut précaire fait écho à leurs conditions de vie. De petites cabanes en bois aux murs en carton jalonnent des ruelles boueuses. Ces gens n'ont rien, et pourtant… En visitant un petit atelier artisanal où un couple fabrique des stylos en bois, on se voit offrir de petites pierres de taille par une femme enceinte qui loge là avec son mari. Ils sont d'une gentillesse et d'un savoir-vivre déconcertant. Ces gens sont dans le vrai et encore une fois me ramène au constat que le matérialisme de nos sociétés [aller, on le dit : à la con] constitue la base de la pyramide de nos problèmes de riches : envie, possession, jalousie, égocentrisme, etc…
A la « Baan Unrak » (la maison de la joie) nous faisons la rencontre de DD et de ses 147 enfants. L'orphelinat est en plus doter d'une école primaire et d'un centre de tissage permettant aux femmes en difficulté de se procurer un revenu supplémentaire pour nourrir leur famille. Cette structure est particulièrement la bienvenue à Sangklaburi en raison de l'importance de la population refugiée et des communautés non-thaïes souffrant de la pauvreté, du sida et/ou d'addictions.
Pour soutenir ce projet, je vous invite à faire un tour sur : www.baanunrak.org. Pourquoi ne pas parrainer un de ces gamins, vous pourrez correspondre avec lui, suivre son évolution, le rencontrer… et lui donner espoir en l'avenir.
Avec le peuple Karen on est allé voir plus haut, à dos d'éléphant… Pour ça, je vous laisse regarder les photos. C'était aussi géant que ces pachydermes.
En tout cas ce fut une étape d'une incroyable intensité, d'une infinie richesse, à n'en pas douter le moment fort de ce voyage en Thaïlande.

 

Mercredi 06 Aout 2008

J+282 Ayuthaya, Lopburi, Sukkhothai, des temples et des singes…
Après une journée bus, bus et bus, nous gagnons l'ancienne capitale royale d'Ayuthaya. Dans un terminal, alors que j'inspecte la carrosserie clinquante d'un bus « jackysé », nous faisons la rencontre de son chauffeur/amant avec qui je prends la pause. Ce dernier est très sympa et ravi que je m'intéresse à son prototype rococo. A tel point, qu'avant notre départ, il saute dans notre bus pour m'offrir un guide en néerlandais. Ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte ? Souvenez-vous de ma théorie comme quoi Bouddha était en fait Néerlandais...
[Tiens pour l'anecdote, j'écris avec une version de Word en thaï. Si cela vous arrive un jour, quelques tuyaux : ดรรำพห= fichiers, รืหำพะรนืห= insertions, etc…]
Toujours dans la thématique hollandaise, nous louons des bicyclettes pour partir à la visite des innombrables temples de la ville. Nous commençons par le Wat Mahathat, un joli temple qui en plus a la particularité de renfermer une tête de Bouddha sertie de racines. Cette alliance naturelle est d'ailleurs de bon augure dans le bouddhisme thaïlandais. Ce qui l'est moins, c'est ce qui suit. Pour simplifier, nous appellerons cela: « le drame ». Alors que ma sœur prend la pause devant cette originalité, le gardien du site monte dans les tours et nous dit littéralement « อนีห ห ฟพพำห นี ๆนรม นพกำส กำ ทำพกำ! » Vous l'aurez compris, ce dernier n'est pas content. Le fait est que la tête à Chonchon est plus haute que la tête à Bouddha, et là : c'est le drame ! Il est vrai que c'est une erreur de notre part, d'autant plus que j'avais lu cette recommandation quelques jours auparavant. Une erreur de protocole dirons-nous, après tout même « le plus petit des Grands » en fait! Malgré mes excuses, le gardien a gardé sa tête de gardien, j'ai trouvé ça navrant : la religion et ses travers… Nous remontons tristement sur nos biclous pour la suite de la visite. Dans un autre temple (au Wat Phanam Choeng pour ceux que cela intéresserait), nous assistons à une curieuse scène. Devant des « donation-box » qui s'avèrent être des coffres-forts (si, si), des fidèles agenouillés, viennent offrir des drapures oranges à un grand Bouddha assis. Avant que les tissus ne viennent habiller le géant, ceux-ci prient en dessous des étoffes. Plus loin, d'autres fidèles jouent au mikado. Plus sérieusement, ils agitent une boîte de bâtonnets jusqu'à ce que l'un d'eux tombe. Ce dernier porte un numéro qui correspond ensuite à une « sentence », un devoir à accomplir…
Sur nos vélos, nous faisons aussi une course poursuite avec des éléphants, rien d'incroyable en somme. Avant de rejoindre Sukkothai, la première capitale du Siam, nous faisons halte à Lopburi.
Nous voici à la conquête d'une ville déjà conquise... par les singes !! C'est du grand délire. Il y en a partout.

La qualite de la vidéo est très médiocre mais si vous voulez voir :

 

Au Prang Sam Yot, ce sont les touristes qui sont en cage (à l'intérieur du temple) pour ne pas se faire agresser. C'est le zoo à l'envers! Les habitants ne s'en plaignent pas trop car ils constituent un attrait touristique. Si bien qu'au mois de novembre, la ville organise même une grande fête en leur honneur. Nos petits macaques viennent s'y régaler de toutes sortes de victuailles...
C'est dans une sorte de bus en bois, bondé d'écolières en uniforme, que nous gagnons la cité historique de Sukkothai : 45km² de vestiges: on a de quoi faire. La période Sukkothai est considérée comme l'âge d'or de la civilisation thaïlandaise (13e, 14e siècles). Toujours en vélo, nous parcourons la ville et ses environs. Les temples sont si nombreux que l'on pourrait se croire dans un parc à theme. Au Wat Sichum, nous admirons un fabuleux Bouddha assis de 30m de haut. Il donne l'impression d'avoir grandi dans un temple aujourd'hui trop petit pour lui, un peu comme Brice dans son T-shirt. S'il continue de grandir, c'est clair, il va le… KC!
NDLR: J'ai dû faire 4 cyber pour écrire ce texte... Internet en Thaïlande, on peut pas dire que ça farte !

 

Lundi 11 Aout 2008

J+287 Chiang Mai, Chiang Rai…
Nous voici tout au Nord de la Thaïlande, dans les provinces de Chiang Mai et de Chiang Rai. Cette région est un carrefour où les peuples de Chine, du Laos, du Myanmar et de Thaïlande ont de tout temps entretenu des échanges commerciaux et culturels. Désolé, pas de photos ensoleillées pour cette fois-ci, les provinces du Nord nous ont réservé un accueil plutôt humide.
Chiang Mai est la deuxième ville du pays. Pour nous, ce sera l'occasion de faire la rencontre de ces hommes en orange, non, pas la DDE (toi tu rentres de vacances), les moines. Autour d'une partie de scrabble en anglais où je parviens tout de même à placer « god » (Dieu) qui ne me vaut que 4pts malgré tout (mon clin d'œil n'est pas rétribué comme il se devrait), nous découvrons nos interlocuteurs. Je crois sincèrement qu'il en est des moines comme de tout un chacun. Certains sont de véritables acètes et suivent à la lettre les préceptes de cette religieuse philosophie, d'autres portent l'habit. C'est ainsi qu'au temple voisin, nous surprenons 3 jeunes moines dans une course poursuite digne des génériques de Benny Hill. Il faut que jeunesse se fasse me direz-vous. Je me demande en revanche si le moine que j'ai vu au Mac Do en Malaisie demandait l'aumône ou accomplissait une pénitence ?!
Attention, je ne dénigre en rien le bouddhisme. Ces dérapages se retrouvent dans toutes les religions, et tant mieux ! Je m'entretiens plus longuement avec un jeune moine de mon âge (oui, je suis encore jeune pour encore 2 mois). Nous avons une conversation intéressante et je l'interroge sur son quotidien, la philosophie du bouddhisme, ses distractions, et d'une façon plus générale sa vision du monde moderne que je partage assurément.
Après une arrivée dans la boue à Chiang Rai qui coûte une claquette à ma sœurette, nous auscultons la carte du Triangle d'Or pour savoir où aller le lendemain. Réponse toute trouvée le lendemain matin: au lit. Je suis malade. Pour une fois, on ne va pas se plaindre, surtout que je suis de nouveau sur pieds en soirée. Mieux vaut toutefois ne pas prendre de plantes médicinales par là-bas. Nous sommes dans la région de la culture du pavot. Les cultures de substitution et les projets de développement parrainés par la mère de l'actuel Roi ont mis fin en grande partie à la grande époque du Triangle d'Or pour Chiang Rai. Mais quant est-il au Laos et au Myanmar ? Le problème n'a peut-être été que simplement repoussé aux frontières. Nous profitons d'une belle éclaircie pour filer à la découverte des villages alentours. Cette région rassemble de nombreuses minorités ethniques du fait de sa situation géographique, aux portes du Laos, du Myanmar et toute proche de la Chine. Nous manquons de temps pour aller véritablement à la rencontre de ces peuples. Il faut souvent une journée de marche pour accéder aux villages les plus isolés et donc les plus intéressants (ils ne sont pas visités quotidiennement par des 4x4 rempli d'écotouristes abusés). Nous sommes donc contraints de limiter notre excursion, mais qu'à cela ne tienne elle sera authentique. D'ailleurs, en quelques kilomètres, nous pénétrons dans un autre monde. Les maisonnettes sont en bois, les chemins en boue et les villageois en bottes. Dire que cet homme en guenilles qui porte ses bananes sur la tête habite le même pays que celui-ci qui, le soir même, conduit notre avion vers la prochaine étape… un vrai pays à deux vitesses.

 

Samedi 16 Aout 2008

J+292 Ko Tao, Ko Samui, Ko Pha-Ngan
Voici la dernière étape de notre voyage en Thaïlande et pas la plus facile ! Pour survivre dans cette région insulaire, il nous a fallu braver bien des dangers : sable brûlant, coraux coupants (eh.. j'ai des cicatrices, rigole pas), faire plus de 8m chaque matin pour aller se rafraîchir à la mer, sans même avoir pris notre petit déjeuner… On en a bavé !
Nous avions très envie d'aller sur la côte Ouest vers Krabi et Ko Phi Phi qui recèlent des paysages époustouflants, notamment avec ces énormes « icebergs karstiques » posés sur une mer turquoise. Cependant, à cette saison, nous avions toutes les chances d'avoir des pluies diluviennes pendant tout notre séjour, ce sera donc pour une prochaine fois. Nous sommes donc aller sur la côte Est, dans le Golfe de Thailande. Nous choisissons la plus petite et la plus éloignée des 3 principales îles pour séjourner : Ko Tao. Une fois sur place, nous partons de l'autre côté de l'île, à l'opposé des enclaves touristiques, mission accomplie, peu de monde, une magnifique plage frangée de cocotiers et un sublime spot de snorkeling à deux brasses : bienvenue au paradis !
Je ne vous ai encore pas dit les vraies motivations qui nous ont poussés à venir jusqu'ici. Bien sûr, le documentaire n'aurait pas été complet sans même parler des sublimes îles thaïlandaises, ce qui constitue en plus une pause sympathique dans mon périple, ceci est néanmoins secondaire. La vraie raison est que Schkroumpf nous a fait faux bond deux jours après l'arrivée de Sylvie. Dès qu'il n'est plus au centre de toutes les attentions, il se vexe. Nous ne l'avions pourtant pas délaissé… Enfin, bref passons. Si bien que nous avons dû nous mettre très vite à sa recherche. Heureusement, les ours en Thaïlande ne court pas les rues, contrairement aux éléphants. Si bien qu'après avoir parcouru le pays du Sud au Nord et du Nord au Sud, nous avons retrouvé sa trace ! Nos recherches nous mènent jusque cette petite plage splendide. Avant de l'aborder, nous l'observons avec Chonchon derrière un rocher. On n'a pas l'air de trop lui manquer ! Quand Schkroumpf ne se fait pas dorer le poil allongé tel un pacha sur un rocher, Monsieur s'amuse avec ses 3 jolies amies italiennes.
[Ciao Mesdemoiselles ! Io spero che lei sia bene e che la fine delle sue vacanze era piacevole! Baci]
Bon, il est quand même content de nous retrouver, on le pardonne et, bonne pâte, je lui ai même fait ses visas pour la suite du périple. Notre ami retrouvé, nous pouvons profiter pleinement des richesses sous-marines de Ko Tao, c'est vraiment merveilleux…
Après cette petite pause des plus agréables, nous embarquons pour Ko Pha-Ngam avec une flopée de routards. C'est sur les plages de cette petite île qu'a lieue la désormais mythique Full Moon Party. La légende veut que la première fête de la Pleine Lune célébrée il y a 20 ans à Ko Pha-Ngam, n'était alors qu'une fête d'anniversaire. La soirée aurait été si réussie que les fêtards auraient alors décidé de se réunir dès la prochaine pleine lune. Quoi qu'il en soit, ceci lança la plus grande « rave » mensuelle au monde. En haute saison, on compte jusque 30000 personnes ! L'évènement est organisé par les Thaïlandais qui ont bien sûr su tirer profit du phénomène en inventant même une fête de la demi-lune. Je propose la « fête de la nuit » ou la « fête de la fête », ce sera encore plus rentable… En tout cas c'est un évènement tout de même bien sympathique que de ripailler et danser avec des jeunes du monde entier. En plus, cela nous a permis de conclure en beauté ce périple en Thaïlande, sans trop penser que quelques heures plus tard ma petite sœur prendrait son avion pour la France. Me voici donc de nouveau seul, pour la dernière ligne droite du voyage. Nous allons encore visiter 3 pays ensemble : Laos, Cambodge, et Inde : le bouquet final…
@ bientôt !